Personne ne passera pour un farfelu s’il explique que le monde d’aujourd’hui est celui de la mondialisation.
De l’individualisme forcené, du libéralisme à tout crin, s’accordant si mal avec l’impératif écologique et les besoins de solidarité. Et de la même manière, les experts des médias peuvent raconter sans passer pour des zigotos que l’information répond désormais aux lois du clic, du buzz, du twitt.
Et autres mots barbares synonymes de rapidité et de retombées économiques.
Le philosophe Paul Virilio estime ainsi que « nous atteignons les limites de l’instantanéité, la limite de la réflexion et du temps proprement humain ».
Depuis dix ans, le journal L’âge de faire et ses lecteurs font perdurer une expérience assez unique : celle d’un mensuel sans publicité ni actionnaire, qui ne correspond en rien aux « modèles » économiques en vigueur et ne répond à aucun diktat médiatique.
Ainsi, nos reportages constituent un peu en ce sens notre marque de fabrique. Cela part souvent d’une bribe de conversation, d’une lecture hasardeuse, du coup de fil d’un lecteur…
Un petit rien qui pique suffisamment notre curiosité pour nous inoculer l’irrésistible envie d’aller constater ce qu’il se passe, au fond d’une campagne, au cœur d’un quartier, en haut d’un alpage, sous les arbres d’une forêt.
Alors, nous partons «voir sur place», un papier sous le bras, un crayon dans la poche, et avec le temps nécessaire pour rencontrer, discuter, et tenter de saisir la complexité d’une démarche.
Rarement, un journaliste rentre de reportage en renonçant d’en rédiger un article.
La plupart du temps, ces découvertes au coin de la rue sont comme de grands bols d’air : elles annihilent tout défaitisme, font disparaître la fatalité ambiante et ouvrent de nouveaux horizons. Nous rencontrons des hommes et des femmes qui nous expliquent leurs envies, leurs rêves, leur utopie. Et comment ils s’y prennent pour, à leur échelle, faire évoluer le monde.
C’est simple, c’est lent, c’est «proprement humain». Et tellement jouissif de pouvoir se dire que nous allons pouvoir partager tous ces « petits riens » avec vous…
Bonne lecture !
Nicolas Bérard