Emmanuel Macron, au cours de sa campagne présidentielle, répondait à Inf’OGM qu’il était pour l’interdiction des cultures d’OGM en plein champ et la possibilité, à terme, d’une interdiction des OGM pour l’alimentation animale.
Cependant, il souhaitait donc la mise en place d’une filière française de protéaginteux et le développement de l’élevage à l’herbe.
Il ne fermait pas complètement la porte aux manipulations génétiques, et souhaitait : « explorer le potentiel de développement des OGM et [nouveaux OGM] en laboratoire et en confinement », tout en précisant que « la réglementation sur les OGM doit s’appliquer aux [nouveaux OGM] tant que [ceux-ci] n’ont pas fait l’objet d’une analyse spécifique ».
Avec une telle majorité parlementaire, nous pouvons supposer que ce programme ne sera pas difficile à mettre en place… Toutefois, la « diversité » des membres du gouvernement permet de penser le contraire.
L’application « zélée » du principe de précaution
Ainsi, d’un côté, un Premier ministre, Edouard Philippe, ancien responsable d’Areva ; une ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ex-membre du Comité à l’énergie atomique de 2009 à 2015, proche des milieux pharmaceutiques. Et qui veut rendre obligatoire onze vaccins (contre trois actuellement) ; une ministre de la Recherche, Frédérique Vidal, qui a déposé un brevet sur un procédé qui permet de créer des animaux transgéniques…
Et l’ancien ministre de l’Agriculture, désormais ministre de la Cohésion territoriale, Jacques Mézart, qui a voté contre l’introduction obligatoire de la bio dans les cantines scolaires, s’est opposé avec virulence aux Faucheurs volontaires qu’il qualifie d’
« obscurantistes », et propose de : « lutter contre les lourdeurs administratives, parfois dues à l’application zélée du principe de précaution »…
De l’autre côté, Nicolas Hulot, écologiste convaincu, risque de se sentir bien seul…
Entre les deux, un ministre de l’Agriculture, le socialiste normand Stéphane Travert, “un homme de dialogue”, nous précise François Dufour, ancien Conseiller régional de la Basse Normandie (2010- 2016), mais “qui ne connait pas bien le monde agricole”, et qui a toujours voté les propositions des écologistes sur les OGM en tant que conseiller régional…
Son manque de connaissance des pratiques et des dossiers agricoles pourraient le rendre plus sensible aux sirènes des lobbies, notamment de la FNSEA. Ses déclarations récentes en faveur de l’assouplissement de l’interdiction des néonicotinoïdes, ces fameux pesticides « tueurs d’abeilles », en sont peut-être le premier exemple.
Christophe Noisette pour Inf’OGM
Sommaire du numéro 121 – Juillet / Août 2017 :
- ÉDITO : Et la politique ?
- Solidarité à Calais
- Bagagerie solidaire
- Pose ton sac d’abord
- ENTRETIEN SCOP-TI : « EST-CE QU’ON VA TENIR LE TEMPS QU’IL FAUT ? »
- Documentaire LA SOCIALE
- LIVRE MANUEL DU BERGER D’ALPAGE
- Reportage : Handicap : sortir la tête de l’eau
- Infographie : “Sur Les chemins de Compostelle”
- LES ACTUALITÉS : Boues rouges «Macron-compatibles» ?
- LA LORGNETTE : Quand Greenpeace sillonne les eaux africaines / Salaire à vie (part. 2)
- FICHES PRATIQUES
- DES LECTURES COLLECTIVES DE L’ÂGE DE FAIRE /
- FAIRE UN MUR VÉGÉTAL EN PALETTES