L’association pour la protection des ressources naturelles et pour le bien être de la population au Burundi (APRN/BEPB), s’est lancée dans un programme ambitieux : former la population à la fabrication et à l’utilisation de foyers améliorés, afin de lutter contre le déboisement des collines.
Une centaine de ménages ont été équipés de ces foyers qui permettent de réduire de 30 à 40 %, voire davantage, la consommation de bois utilisé pour la cuisson des aliments.
Le bois que j’utilisais pendant trois jours avec le foyer traditionnel peut me servir pendant six jours, ou même plus, avec le foyer amélioré.
Ainsi, je fréquente rarement le Parc à la recherche de bois.explique Domine Ntahomvukiye, membre de l’APRN/BEPB (1).
Domine habite sur la colline de Ramiro, à l’est du pays, en bordure du Parc national de Ruvuhu. Cet espace fait l’objet d’un projet de conservation de la biodiversité et les coupes de bois y sont interdites.
Au Burundi, comme dans de nombreux pays africains – Bénin, Mali, Burkina-Fasso, Guinée, Togo… – l’utilisation du bois pour cuire les repas est une cause importante de déforestation. D’après la société belge CO2logic qui soutient l’installation de foyers améliorés, au Bénin et au Togo, ces équipements permettraient d’économiser 2 tonnes de bois par famille et par an.
Un foyer fermé qui évacue les fumées
Le foyer amélioré est fabriqué à base d’eau, de sable, d’argile, de terre rouge, de bouses de vache, de cendres et d’herbes coupées, le tout mélangé à la sève visqueuse d’une plante appelée “Umurendarenda”. Il est mis ensuite à sécher à l’abri du soleil pendant deux semaines et peut durer deux ans ou plus.
Contrairement au foyer traditionnel, constitué de trois pierres sur lesquelles on pose la marmite, et qui laisse s’échapper les flammes de tout côté, le foyer amélioré est un foyer fermé. Il présente une ouverture principale pour insérer les fagots et deux trous à l’arrière pour l’évacuation de la fumée par une cheminée.
Cette conception a l’avantage de ne pas gaspiller l’énergie mais aussi de ne plus exposer les femmes aux fumées toxiques émises par la combustion du bois.
NG
(1) Témoignage recueilli par des étudiants en communication de l’Université Lumière dans le cadre d’une initiative du Programme des nations unies pour le développement (PNUD).
Sommaire du numéro 127 – Février 2018 :
- Edito : ZAD pas d’aéroport… et après ?
- Gestion des déchets : à Montreuil, le marché des biffins
- CISJORDANIE : ce paysan palestinien qui veut parler aux colons
- Livre: 50 ans d’autogestion ouvrière
- Reportage : CAMILLE, ÉLECTROSENSIBLE, PROTÉGÉE PAR SES VOISINS
- Infographie : l’électro-smog
- LES ACTUALITÉS
- Pub : des écrans bientôt dans la rue ?
- Fin de partie pour la pêche électrique
- Obsolescence programmée : fin de l’impunité ?
- Histoire politique de l’alimentation : entretien avec Paul Ariès
- FICHES PRATIQUES
- Couture récup’ pour affronter les frimas
- L’ÂGE DE FAIRE partout en France
DOSSIER 4 pages : ONDES : Dissipons le brouillard