Dépêchez-vous ! Il reste encore des cabines téléphoniques qu’Orange n’a pas enlevées. L’opérateur les donne facilement aux communes pour des projets culturels.
Mieux vaut tard que jamais : si la cabine téléphonique à proximité de chez vous n’a pas encore été récupérée par Orange, vous avez encore la possibilité de sauvegarder ce petit abri ouvert à tous !
Les communes qui hébergent une cabine ont en effet la possibilité de conserver l’habitacle « dans le cadre d’un projet culturel ou artistique », indique Orange. L’opérateur public, propriétaire de la structure, en fait facilement don à la commune, puisque cela lui évite de payer les frais de destruction-recyclage.
En 1997, l’Hexagone comptait environ 300 000 cabines téléphoniques. Orange, qui a obtenu le droit de démanteler ce service public (1), les enlève progressivement.
Fin 2018, il ne devrait en rester que quelques 350 en fonctionnement, dans les zones non couvertes par le réseau de téléphonie mobile, là où Orange a encore obligation d’assurer le service.
Accord des élus, et c’est parti !
Souvent sous l’impulsion d’associations, de nombreuses communes ont déjà fait le nécessaire pour conserver leurs cabines téléphoniques.
Récemment, c’est au Vigan, dans le Gard, que la ressourcerie locale a pris l’initiative :
Après avoir eu l’autorisation de la municipalité, nous avons envoyé un mail au service dédié d’Orange (2), et avons obtenu, 10 jours plus tard, une réponse positive.
Orange a ensuite pris contact avec la mairie pour faire avancer le dossier.raconte Marcel Thébault
Une fois l’alimentation électrique coupée par les services municipaux, et après avoir signé une convention, Sébastien Pichot, co-directeur de la ressourcerie du Pont (3), a pu investir la cabine avec ses collègues : quelques étagères à partir de vieux meubles réemployés, des livres qui attendaient leur heure dans des cartons, et c’est parti.
«Il ne nous reste plus qu’à peindre l’extérieur mais déjà ce système d’échanges de livres connaît un réel succès.
Il nous a juste fallu lancer la dynamique en apportant les premiers livres. »
Ensuite, l’histoire appartient aux utilisateurs, puisque le lieu est autogéré : chacun prend, donne, rend, distribue autour de lui…
.C’est un beau symbole de voir dans les cabines téléphoniques, aujourd’hui détrônées par les mobiles, des livres qui sont vecteurs d’échange, et qui nous permettent aussi de sensibiliser à la réduction des déchets.Surtout face à l’imposition de méthodes de communication de plus en plus rapides et virtuelles.
Et dire que des cabines finissent à la casse !Sébastien Pichot
La ressourcerie du Pont indiquera prochainement la localisation de cette nouvelle bibliothèque de rue sur boite-a-lire.com.
Elle sera le 2 138e espace de gratuité autour du livre recensé par le site !
FG
1- Sur la fin du réseau cuivré, voir L’âdf n°125
2 – Le service dédié d’Orange est joignable à cette adresse : adv-publiphonie.france@orange.com
3- www.rdevolution.org
crédit photo : association rdevolution
Sommaire du numéro 127 – Février 2018 :
- Edito : ZAD pas d’aéroport… et après ?
- Gestion des déchets : à Montreuil, le marché des biffins
- CISJORDANIE : ce paysan palestinien qui veut parler aux colons
- Livre: 50 ans d’autogestion ouvrière
- Reportage : CAMILLE, ÉLECTROSENSIBLE, PROTÉGÉE PAR SES VOISINS
- Infographie : L’électro-smog
- LES ACTUALITÉS
- Pub : des écrans bientôt dans la rue ?
- Fin de partie pour la pêche électrique
- Obsolescence programmée : Fin de l’impunité ?
- Histoire politique de l’alimentation : Entretien avec Paul Ariès
- FICHES PRATIQUES
- Couture récup’ pour affronter les frimas
- L’ÂGE DE FAIRE partout en France
DOSSIER 4 pages : ONDES : Dissipons le brouillard