A l’heure de la fin de la trêve hivernale, la question du logement est peu présente dans les débats. Pourtant, (bien) se loger est souvent difficile, c’est même devenu une urgence sociale et écologique.
Urgence sociale, car la pénurie a fait du logement le premier poste de dépenses du budget des ménages, bien loin devant l’alimentation.
Les ménages consacrent près d’un cinquième de leur revenu au coût de leur habitation principale, une part qui n’a cessé d’augmenter depuis 30 ans. Derrière cette moyenne se cachent de grandes inégalités.
Quel que soit le statut d’occupation (locataire du privé ou locataire du parc social, propriétaire accédant ou non), plus le ménage est modeste, plus le coût du logement pèse sur son revenu. Les locataires du parc privé et les accédants à la propriété sont ceux qui consacrent la part la plus importante de leur revenu au logement : plus de 40 % du revenu pour un locataire du parc privé sur cinq.
CHASSE AUX LOGEMENTS VACANTS
Urgence écologique, car selon le scénario Négawatt, plus de 40 % de la consommation d’énergie finale provient du secteur résidentiel et des bâtiments. Une politique ambitieuse est indispensable. Celle-ci doit se traduire par la mise en oeuvre d’un important chantier de rénovation énergétique des bâtiments existants, mais aussi, face à la pénurie, par la construction de logements sociaux, permettant de répondre à l’urgence sociale en diminuant la part du budget consacrée à ce poste.
Comment faire face à la pénurie ?
Il est possible d’augmenter la surtaxe de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires et les logements vacants.
La mairie de Paris, où près de 100 000 résidences secondaires et plus de 100 000 logements sont vacants, vient de le faire. L’objectif est d’inciter les propriétaires à mettre ces logements en location ou à les vendre.
Cependant, dans une zone tendue où la demande de logement dépasse largement l’offre, pourquoi ne pas interdire les résidences secondaires et la vacance des logements ?
À plus de 700 km de là, les habitants du Lubéron qui veulent y cultiver leur terre ont également du mal à se loger face à la montée des loyers et des prix immobiliers de cette région prisée comme lieu de villégiature. Lorsque l’offre est insuffisante et son coût trop élevé, le logement constitue aussi un problème majeur dans les zones rurales.
D’autres pays, pourtant, ont mené une politique efficace en la matière, c’est notamment le cas des Pays-Bas qui comptent plus de 35 % de logements sociaux et ont mis en place une ambitieuse politique d’encadrement des loyers.
Sabina Issehnane, des Économistes Atterrés
Sommaire du numéro 119 – mai :
- EDITO : Un petit shoot de progrès ?
- Pays basque : Les non-violents imposent la paix
- Auto-construction : A l’école de l’autonomie énergétique
- Entretien – Déchets : Des élus à la ramasse
- Littérature : Voyage dans le futur d’hier
- Reportages : En Guyane “ruée sur l’or et crise sociale”
- Infographie : Le calendrier du potager
- Les actualités : Paris : Des JO écolo ?
- La Lorgnette : Dialogue avec la police / Abattoirs : la violence des cadences
- Fiche pratique : une fontaine qui rend l’eau potable
Le peuple des jardins
Plaisir de prendre l’air, de voir pousser les futures récoltes, plaisir d’une autonomie retrouvée, plaisir anticipé des papilles…
Le jardinage ne connaît pas les classes sociales et les différences d’âge. C’est aussi un formidable outil pour se réapproprier l’espace public, créer du lien, résister, échanger des savoirs, faire germer des projets…
Balade des jardins ouvriers aux jardins de la ZAD, en passant par les jardins partagés et d’insertion.