Sous la férule de l’oligarchie par Henri Sterdyniak, des Économistes Atterrés. L’élection présidentielle de 2017 laisse un goût amer.
Se sont affrontées au second tour deux conceptions inacceptables de l’évolution de notre société. Ainsi, d’un côté, le Front national qui veut détourner sur les immigrés les difficultés des victimes du capitalisme mondialisé. De l’autre, Emmanuel Macron, le symbole même de l’alliance entre la technocratie étatique et l’oligarchie financière.
Son programme vise à imposer les réformes que demandent les classes dirigeantes : réécriture du droit du travail par ordonnances, baisse des impôts sur les revenus du capital, suppression de l’ISF, réduction des dépenses publiques, mise en cause de l’autonomie financière des communes, allègement de la régulation bancaire et des normes écologiques.
La suppression des cotisations chômage des salariés, financée par les retraités, permettra d’expulser les syndicats de la gestion de l’assurance-chômage, de diminuer les allocations et, sous prétexte d’un meilleur contrôle, d’imposer aux chômeurs de se concurrencer pour des emplois sous-payés.
La France s’engagera encore plus dans la stratégie européenne «austérité budgétaire/réformes structurelles», qui a échoué.
DES RÉFORMES QUE REFUSENT LES FRANÇAIS
Le nouveau discours dominant vante les jeunes entreprises innovantes sans s’interroger sur l’intérêt social ou écologique des prétendues innovations.
Les préoccupations écologiques passeront au second plan derrière le choix de laisser les coudées franches aux chefs d’entreprise. Cette élection a mis en évidence les défauts de nos institutions bonapartistes.
Avec 18 % des inscrits (score du premier tour) dont la moitié déclarent avoir voté pour lui sans adhérer à son programme, Emmanuel Macron et la technocratie vont pouvoir engager des réformes que refusent la majorité des Français.
La stratégie alternative – s’engager résolument dans la transition écologique et sociale, donner plus de pouvoir aux citoyens et aux salariés – n’a pas réussi à émerger politiquement avec assez d’unité et de force.
Ce sont les mouvements sociaux qui devront la promouvoir dans les années à venir par la mobilisation dans des combats syndicaux (défendre le droit du travail, exiger la participation des salariés aux choix de leurs entreprises…), économiques (boycotter les entreprises qui pratiquent l’évasion fiscale et les banques qui financent la spéculation…), sociaux (défendre la protection sociale, réclamer un revenu minimum garanti…), écologiques (organiser la transition énergétique, développer de nouveaux modes de production et de consommation, exiger des produits sobres et durables…) et citoyens (développer la démocratie participative…).
Henri Sterdyniak, des Économistes Atterrés
Sommaire du numéro 120 – Juin :
- ÉDITO : Terres agricoles et emploi “même combat”
- ADN : Fichage exponentiel
- Atelier paysan : Autonomie technologique
- ENTRETIEN : Le renard un animal utile et traqué
- Lectures : Dialogues en forêt / Roman d’anticipation écolo
- Reportages : La Roya : un autre ND-des landes
- BD : Des artistes à La Roya
- LES ACTUALITÉS : De plus en plus sexy, Linky ?
- LA LORGNETTE : Chili, foot et Palestine / Entretien avec Bernard Friot : “le salaire à vie”
- FICHES PRATIQUES : Jardin : un bac à arceaux multi fonctions / des sirops maison