Ce contenu est uniquement réservé aux utilisateurs et utilisatrices connectés. Veuillez vous connecter pour voir ce contenu.
Si le néo-druidisme a ses adeptes en Bretagne, il est également présent dans de nombreuses régions françaises et à l’étranger. Qu’a-t-il de commun avec le druidisme de l’Antiquité, qui a cessé d’exister pendant mille ans ? Quelles sont les pratiques et les philosophies d’aujourd’hui ?
Néo-druides, druidisants… les adeptes du druidisme actuel sont prudents sur leur appellation. « Il y a eu une rupture dans la transmission à partir du IV e siècle », explique Bernard Rio, journaliste et auteur de nombreux ouvrages sur la culture bretonne (1). « La continuité avec l’Antiquité n’est donc pas avérée. Pendant 1000 ans les druides vont cesser d’exister », souligne-t-il. Véritables sages de l’ère pré-chrétienne, les druides étaient des savants avec une mission sacerdotale, personnages clés des sociétés claniques de l’époque. Aujourd’hui, ils seraient entre 500 et 1000 dans l’Hexagone à s’identifier à cette philosophie emprunte d’animisme (2), qui n’a laissé aucune trace écrite directe.
Au XVIIIe siècle, les « antiquaires », érudits nobles, du clergé ou de la bourgeoisie, se penchent sur le passé antique de la France en s’intéressant aux origines gauloises et aux mégalithes du néolithique. De nouvelles sociétés francs-maçonniques apparaissent, constituées de membres issus de la sphère littéraire et ésotérique. Ceux-ci ont à cœur de remettre à jour une philosophie et des rituels oubliés. Des mouvements druidisants vont leur faire suite, axés d’avantage vers la spiritualité.
Didier, initié depuis 20 ans, en est un exemple moderne. « Je fais partie d’une loge maçonnique, mais je cherchais autre chose. Un jour, j’ai rencontré Alain Le Goff, de la Kredenn Gueltiek. Cela m’a porté vers le druidisme », se rappelle cet ancien Parisien désormais Morbihannais. Commence alors un travail sur soi et sur les origines du druidisme. Les aspirants doivent montrer une assiduité aux activités du groupe et une adéquation avec la philosophie des membres. « Il faut attendre au moins un an avant d’être intégré », explique Glanogenos – le nom d’initié, en celte ancien, de Didier.
« La société telle qu’elle était n’existe plus »
Son quotidien de druide, ou de néo-druide – puisque comme il le rappelle, « on ne peut plus être druide actuellement car la société telle qu’elle était n’existe plus » – se partage entre étude et cérémonies. Huit célébrations ponctuent l’année en référence au calendrier pré-chrétien et au panthéon gaulois et/ou celtique. Parmi elles, Samonios est très importante. « Ce sont les quelques jours où les vivants et les morts se retrouvent. Les enfants étaient consacrés dans la tribu, on rentrait en contact avec les ancêtres. C’est l’entrée dans le mois noir (3), où la Terre et les hommes vont se reposer », poursuit l’initié. Chaque cérémonie est l’occasion de rentrer en contact avec les éléments, l’eau, la terre, le feu, l’éther et avec ce qu’ils représentent, « ce dont on n’a pas conscience mais qui existe autour de nous ».
Le néo-druidisme est-il une nouvelle religion ?
Pour Bernard Rio, la réalité est plus complexe : « C’est une nébuleuse qui n’est pas structurée, où chaque groupe est autonome. » L’absence de dogme, de supra-hiérarchie et d’écrits initiatiques rendent sa compréhension globale relativement abstraite. « Ce sont avant tout des sociétés de réflexion philosophique qui développent une relation particulière avec la nature, emprunte d’animisme et de chamanisme. » La musique, la connaissance des plantes, les arts divinatoires, l’alchimie ou encore la spiritualité sont plus ou moins développés en fonction des sensibilités de chaque groupe. Et de poursuivre : « Il n’y a pas d’ouvrage, pas de moyen d’apprentissage », ce qui laisse une place primordiale à l’initiation.
Pour Didier, c’est cela qui est intéressant :
L’unité, la fraternité et la sororité sont autant de valeur revendiquées par les néo-druides. « Nous sommes des étudiants permanents. Le druidisme nous permet de vivre le mieux possible la vie que l’on a à vivre », résume simplement Glanogenos.
Julie Salabert
1- Bernard Rio, Histoire secrète des druides, éditions Ouest-France, 2019.
2 – L’animisme est la croyance en un esprit, une force mentale qui anime les êtres vivants.
3 – Miz-du en breton signifie “le mois noir”. Le breton fait partie des langues dites celtiques.
Documentaire sous forme de voyage avec le druide Jean-Claude Cappelli, de la forêt de Huelgoat et des monts d’Arrée (Finistère), jusqu’au mont Beuvray et la cité de Bibracte (Morvan). Qu’est-ce qu’être druide aujourd’hui? Qui étaient les druides antiques? Comment ces « très savants » concevaient le divin, l’univers, la conscience, la vie, la mort? Quel était le sens de l’arbre, de la forêt, des constellations, pour ces « rois du panorama »? Quels étaient les fêtes, les rituels, les initiations, de ces « philosophes chez les barbares » ? En quoi consiste cette quête de mémoire propre aux néodruides? À quels écrits, témoignages, ou études se fier? Quelles traces des celtes et des gaulois trouve-t-on encore de nos jours? En quel sens peut-on dire qu’ils étaient, oui ou non, nos ancêtres? Comment procéder lorsqu’on se sent « appelé » par le druidisme? Toutes ces questions et bien plus encore posées au cours de cette aventure en compagnie de « Celui du Pays de l’Ours ».
Je découvre ce 24 janv. 2021 ce journal: il me redonne du baume au cœur.
Je me suis abonné en particulier pour SOUTENIR cette bande de “j’y crois je peux”
A chacun sa petite goutte d’eau tel le Colibri.
Longue vie à tous & que la vie vous soit douce.
Je pense à vous de mon petit village au fin fond du Béarn.
FRATERNITE