En demandant aux enseignants d’être présents à distance auprès des élèves, et aux parents d’assurer le relais, l’éducation nationale se trouve dans une situation inédite. Comment les adultes impliqués vivent-ils ce moment, et qu’en sortira-t-il selon eux ? Témoignages.
Des prises de tête, des moments d’angoisse, de belles découvertes, beaucoup de boulot, de l’inventivité… et de gros points d’interrogation : enfants, parents et enseignants vivent une expérience intense et inédite avec la fermeture des établissements scolaires, et la mise en place de l’école à la maison. À l’inverse du discours du ministre de l’éducation, qui affirmait, au début du confinement, « nous sommes prêts », c’est toute une institution qui tâtonne et se questionne. Quels sont les grands enjeux soulevés par l’école à distance ? Comment les choses sont-elles vécues concrètement ?
« On n’a rien harmonisé »
Premier constat : l’éducation nationale n’avait pas anticipé la situation. « Pour nous, il fallait mettre tous les élèves en vacances pendant quinze jours, pour que les enseignants aient le temps de réfléchir à ce qu’ils allaient mettre en place au lieu de partir dans l’urgence », indique Stéphane Bouthors, directeur de l’école maternelle Fontauris, à Forcalquier, et co-secrétaire départemental du Snuipp (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC) dans les Alpes-de-Haute-Provence.
« Mais au ministère, ils ont voulu faire du blabla et se prémunir de l’image des enseignants qui ne foutent rien ! En réalité, la plupart des enseignants travaillent comme des dingues en ce moment. »
Alexandre, maître d’une classe de CM2 dans le même département, confirme : « Rien n’était prêt, à part la bonne volonté des enseignants. » Maîtresse de CP-CE1 dans l’Hérault, Laure regrette de ne pas avoir eu « le temps de se fédérer, de discuter avec les collègues. Le dernier jour, il y en a qui couraient dans tous les sens pour donner des photocopies aux enfants. On ne fait pas tous la même chose, on n’a rien harmonisé. Du coup, une petite s’inquiétait parce que son frère avait des corrigés à distance, et elle non… »
« On ne peut pas appeler ça de la continuité pédagogique »
Le terme de « continuité pédagogique », répété par le gouvernement, laisse entendre que l’école à distance est capable de prendre le relais de la véritable école sans conséquences majeures. Dans sa lettre aux recteurs du 15 mars, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer expliquait que cette « continuité » s’effectuerait « via le bouquet d’outils numériques sécurisés (CNED, ENT, logiciels de vie scolaire) et sous format papier si les familles ne disposent pas d’un matériel informatique adéquat ». « On ne peut pas appeler ça de la continuité pédagogique, proteste Alexandre. L’école, c’est pas ça ! La relation humaine est irremplaçable. » « Enseigner, c’est avoir une relation réelle, concrète, c’est connaître les élèves, c’est interagir avec eux. Ce n’est pas juste envoyer des fichiers, du travail, ce n’est pas juste corriger non plus », estime aussi Leticia Pariset, militante de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves)
Dans une tribune publiée sur le site Reporterre, Christophe Cailleaux, Amélie Hart-Hutasse et François Jarrige, enseignants dans le secondaire et le supérieur, constatent que personnels, parents et élèves ont été confrontés à la réalité d’une vraie rupture, d’autant plus brutale qu’elle ne fut en rien préparée, et continue d’être niée par l’usage du terme même de « continuité ».
Des outils « pas adaptés »
Les outils pédagogiques numériques mis à disposition par l’éducation nationale sont « très succincts et pas adaptés. Je m’en sers un tout petit peu : une vidéo pour amorcer une séance, un peu d’anglais », témoigne Laure. « Tout ce qui nous est proposé par l’institution répond à une pression ministérielle de “faire quelque-chose”, mais les exercices en ligne sont souvent inadaptés s’ils ne sont pas accompagnés de mise en scène pédagogique », estime Stéphane Bouthors.
Dans la précipitation du début du confinement, les enseignant·es ont dû trouver des solutions pour communiquer avec les familles. « Ils sont confrontés à la difficulté technique, à l’obsolescence de leur matériel personnel, indique Stéphane Bouthors. Trop de profs ont donné leurs données à des Gafam », les multinationales du numérique. « Notre institution nous a demandé de ne plus y recourir il y a quelques jours seulement, témoigne une maîtresse de maternelle de Marseille . L’inspection nous dit que nous devons utiliser les outils fournis par l’éducation nationale, qui respectent les règles de gestion des données. Les enseignants se sont tournés vers d’autres outils car ceux de l’éducation nationale étaient saturés, mais aussi parce que les familles sont souvent plus familières d’applications comme WhatsApp. Il faut dire que nous n’avons aucune formation à ça et que des collègues ne sont pas forcément équipés chez eux. On bricole avec les moyens du bord… mais finalement, ça fonctionne assez bien. »
“Toute mon année”, une plateforme privée utilisée notamment par les écoles.
« Tout numérique » et « marché éducatif »
Au lycée, ce sont parfois les élèves eux-mêmes qui ont pallié la défaillance des plateformes officielles : « Mes terminales sont à fond, et très solidaires, confiait Céline, prof d’anglais, à la fin de la première semaine de confinement. Ils se sont organisés, ont mis en place des forums et des chats sur les sites de gamers [joueurs de jeux vidéo]. Ils ont nommé des référents qui se débrouillent bien dans telle ou telle matière, chargés d’aider les autres. Et ils nous ont invités, nous les profs, dans leurs forums ! Ils sont beaucoup plus compétents que nous en informatique… »
Dans leur tribune, Christophe Cailleaux, Amélie Hart-Hutasse et François Jarrige dénoncent la « stratégie du choc » qui profite, entre autres, aux entreprises du numérique éducatif : « Il fait peu de doute que le grand enfermement, l’atomisation généralisée, l’équipement accéléré en terminaux numériques, va nous faire franchir un cap potentiellement irréversible dans l’idéologie du tout numérique et du marché éducatif. »
Avec les petits : vidéos et défis pour garder le lien
Quoi qu’il en soit, au-delà des outils utilisés pour communiquer avec leurs élèves, un grand nombre d’enseignant·es se sont plongés dans un travail intense et une réflexion, à la fois individuelle et collective, pour permettre aux enfants de ne pas rompre avec l’école.
Dans les petites classes, cela passe souvent par l’envoi de courtes vidéos. « Envoyer des fiches de travail, ça n’aurait aucun sens pour des enfants de maternelle, explique Nathalie. Alors, je me perfectionne en informatique, et je me filme en train de montrer des ateliers, des petits jeux que tout le monde peut faire avec du matériel de récupération : compter avec des pâtes, fabriquer un jeu de mémory avec des cartons d’emballage… »
Dans l’école de Stéphane Buthors, à Forcalquier, « on se filme en respectant un ensemble de règles implicites et explicites, que les enfants reconnaissent parce qu’ils les ont vécues en classe. Et les retours sont très bons : ils les regardent plusieurs fois, regardent celles des autres classes… » Dans une école publique de Marseille, « nous faisons aussi des petits défis, et nous avons organisé un carnaval auquel toute l’école a participé : les enfants se sont déguisés chez eux et ont pris des photos », raconte la directrice.
Quant à Laure, elle donne régulièrement à ses CP-CE1 des nouvelles de Miss Patate, la mascotte de la classe. « La première semaine, Miss Patate cherchait à retrouver sa famille. Tout le monde a envoyé un cousin ou une cousine, raconte l’enseignante. On a fait un petit diaporama avec les photos des familles et tout le monde a bien rigolé. Le but, c’est de les faire écrire, et de sortir de la routine scolaire. »
Radio : « les écoles ont de la voix »
Plus rares car plus lourdes à mettre en place, des radios scolaires se montent ou sont redynamisées à la faveur du confinement.
Depuis trois ans, les dix-sept écoles de Villefranche-sur-Saône sont invitées à participer à la web radio « Villefranche les écoles ont de la voix » créée à l’initiative de Monique Ducroux, enseignante référente aux usages du numérique. Le projet n’a jamais si bien fonctionné qu’en ce moment. Les enfants volontaires s’enregistrent sur les téléphones de leurs parents, puis envoient leurs sons à leur maître·sse, qui fait le tri et transmet à Monique Ducroux. « Je passe les sons tels quels, ou si nécessaire je fais un petit montage, explique celle-ci. Si c’est un projet plus construit, je mixe avec une musique libre de droit. » Messages de bambins à leur maîtresse ; descriptions poétiques, par des enfants plus grands, de ce qu’ils voient par leur fenêtre ; interviews de parents…
À Arles, c’est l’association Phonurgia Nova qui a lancé un appel pour la création de Radio Labo, « une radio de dé-confinement » qui diffusera les créations d’enseignant·es, d’enfants, et des acteurs culturels du territoire. Des émissions ont déjà été envoyées et la radio devrait commencer à émettre prochainement, d’abord sur internet, puis si possible sur la bande FM, « pour que Radio Labo soit plus accessible à toutes les familles », précise Marc Jacquin.
Maintenir le lien sans mettre la pression
Le lien avec les familles : c’est l’un des enjeux de cette période particulière. L’une des premières tâches des enseignant·es a été de trouver un moyen de contact avec l’ensemble des élèves – ou de leurs parents, pour les plus jeunes. Dans la plupart des cas, cela s’est fait sans difficulté. Pour un certain nombre d’enfants, les relations ont mis plus de temps à s’établir, grâce à l’intermédiaire du voisinage, d’autres parents ou membre de la famille. Dans les écoles que nous avons jointes entre fin mars et début avril, il restait souvent quelques cas de familles (deux ou trois par école) dont les enseignant·es n’avaient pas de nouvelles.
Une fois le contact établi, chaque enseignant·e a dû trouver l’équilibre pour maintenir le lien, sans augmenter la pression sur les familles dans un climat déjà anxiogène. « Pour l’instant, je n’ai envoyé que trois mails, car je sais que des familles ont plusieurs enfants et que c’est déjà très lourd avec l’élémentaire et le collège. En maternelle, il faut que ce soit un plaisir », nous disait Nathalie lors de la deuxième semaine de confinement. « J’insiste beaucoup auprès de mes collègues : on propose le travail, il n’y a rien d’obligatoire, souligne Alexandre. Car les devoirs sont l’une des sources n°1 de conflits familiaux, et ma grande peur quand j’envoie quelque chose, c’est que ça se passe mal pour l’enfant. »
« Peut-on demander aux parents de combler le manque ? »
Leticia Pariset, membre de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) dans les Alpes-de-Haute-Provence, s’en inquiétait en début de confinement : « On demande aux parents d’enseigner, de soutenir, de contrôler, d’expliquer avec leurs capacités à enseigner ou pas. On leur demande de remplacer le système scolaire qui n’est plus en place. Peut-on demander aux parents de combler ce manque ? C’est un métier d’enseigner. Ça s’apprend. C’est du temps. Les parents ne l’ont pas forcément même en confinement. Et que dire des parents qui sont soignants, policiers ou pompiers, qui après leur journée de travail très difficile, doivent faire les devoirs avec leurs enfants ? Que dire des parents qui n’ont pas les aptitudes intellectuelles, sociales et/ou culturelles pour aider leurs enfants ? »
Stéphanie témoigne de ses difficultés avec son fils. « C’est très compliqué, on a du mal à s’y mettre. Je me prends la tête avec son papa, car on n’est pas vraiment d’accord : moi j’aimerais que ce soit organisé. Il n’a que 8 ans, on arrive à comprendre le travail. Mais avec son papa, ce n’est pas rythmé, c’est un peu du brouillon. Moi j’ai arrêté de me battre, car j’ai la petite de 8 mois qui me prends beaucoup de temps. »
Il ne suffit pas que les parents comprennent les notions abordées pour que tout se passe bien. « Les enfants, quand ils apprennent progressivement à devenir élèves à l’école, posent certains affects pour se rendre disponibles aux apprentissages, explique Stéphane Bouthors. Ce n’est pas facile de le faire à la maison. C’est pourquoi, même si ça ne me plaît pas trop, je vais faire des petits tutos pour les parents, pour leur donner deux ou trois combines : comment dégager 1h30 dans la journée autour d’activités à l’école ? Comment faire varier les plaisirs ?… »
Les visioconférences organisées par certains enseignants peuvent aussi aider à remobiliser les enfants. « La maîtresse les prend une fois par semaine en webcam, quatre élèves à la fois, confie Stéphanie. Là, on le laisse avec elle, et ce n’est plus pareil : dès qu’il voit la maîtresse, c’est du sérieux ! »
Travail d’arts visuels, « à la façon de Victor Nuns », réalisé pendant le confinement par une élève de CM1.
« Le lien entre l’école et les familles s’est resserré »
Malgré les difficultés rencontrées, cette situation inédite et les efforts consentis de part et d’autre ont souvent pour effet paradoxal de créer de nouveaux liens, voire d’instaurer une meilleure compréhension, entre enseignant·es et parents.
« Nous, on se rend compte que l’école a du sens pour eux, que ce n’est pas juste une garderie à leurs yeux, même si ce n’est pas rose pour toutes les familles », indique la directrice d’une école maternelle des quartiers nord de Marseille.
« J’ai reçu des vidéos de parents tout fiers de montrer le déroulement de la séance qu’ils ont faite avec leur enfant, témoigne Nathalie. Il y a un lien particulier qui se crée. C’est important pour moi de savoir comment ça se passe pour les familles, et j’ai l’impression que ça leur fait du bien de recevoir des nouvelles de nous. »
Avec son compagnon instituteur qui a lui aussi des CP, Laure a entrepris de transmettre aux parents les savoirs nécessaires pour accompagner leurs enfants dans la poursuite de l’apprentissage de la lecture.
« Heureusement, on va vers la fin de l’année et l’apprentissage des sons est très ritualisé : à chaque fois, on a un son, un graphème, un mot et une phrase. Les parents ont, depuis le début de l’année, le porte-vue avec les fiches. Dans les fiches des nouveaux sons qu’on leur envoie, on ajoute des indications à leur intention. En maths, on explique aux parents, en amont des exercices, toutes les manipulations. On les guide beaucoup ! On leur a même envoyé des pages du cahier des maîtres. Certains nous ont dit : “Enfin, je comprends la démarche !” C’est une sacrée expérience, ils se sont approprié les choses, et le lien entre l’école et les familles s’est resserré. »
L’une des fiches envoyées par Laure aux parents de ses élèves de CP.
Comment ne pas creuser les inégalités ?
Laure n’est pas inquiète pour ses élèves car « ce sont des petits, les parents suivent vachement », et son école est située dans « un petit village où il n’y a pas de grosses difficultés sociales ». Dans d’autres contextes, la complexité du travail à distance se double d’un autre casse-tête : comment ne pas accentuer les inégalités sociales ? « Avec mes collègues, on a eu une visioconférence animée sur la question, dit Alex. Mais on n’a pas de solution. On a des parents qui nous disent : “On s’en sort pas !” »
Autre témoignage d’une maîtresse de CP : « J’ai eu une maman au téléphone. Elle passe ses examens par correspondance, elle a deux petits en maternelle et au CP… C’est très difficile pour elle. Il y a aussi une vraie fracture entre ceux qui peuvent imprimer, et les autres. »
À l’école maternelle Fontauris, à Forcalquier, « ce qui s’est surtout mis en place, c’est le contact avec les parents, indique Stéphane Bouthors. On veut identifier les plus isolés, et c’est là que l’on mettra nos efforts. Car il y a des inégalités de base et dans cette situation de crise, ceux qui ont un logement, des conditions de vie, une connexion correctes ne vivront pas si mal le confinement. »
Cette réflexion sur les inégalités a conduit Stéphane et ses collègues à renoncer à la création d’un blog où les parents auraient pu partager les travaux réalisés avec leurs enfants. « L’inégalité d’accès et de contenu serait visible au niveau des publications, et cela pousserait certains parents à se sentir nuls et à ne plus rien poster ! »
Quand le numérique accentue le fossé
L’accès inégal aux équipements numériques vient creuser encore le fossé. « Des tablettes ont été distribuées à certaines familles, grâce aux solidarités locales et à des parents d’élèves notamment », indique Stéphane Bouthors. Mais plus l’âge des enfants s’élève, plus le manque d’équipement et de maîtrise des outils devient handicapant.
« Pour mes élèves, c’est souvent très compliqué, témoigne une prof de Segpa (Sections d’enseignement général et professionnel adapté). J’ai dû passer 1h30 au téléphone avec une élève pour la guider pour enregistrer son document, l’envoyer… Beaucoup n’ont que leur téléphone pour faire leurs devoirs. S’il y a un ordinateur, il y a plusieurs enfants dessus, et les parents ne sont pas forcément derrière. C’est compliqué d’exiger des choses d’eux sans savoir s’ils ont une connexion et quelles sont les conditions dans lesquelles ils peuvent travailler. Mais garder un lien social est très important pour eux. Je les appelle, je leur envoie de petites recettes, je leur dis qu’il faut que leur cerveau continue à travailler ! »
Lire ce témoignage d’une prof de Segpa.
Autre situation délicate, celle des enfants en intégration, qui sont d’habitude pris en charge à l’extérieur et fréquentent l’école accompagnés d’une AVS (assistante de vie scolaire). « Les situations sont très différentes selon les enfants. Nous faisons en sorte que leurs AVS les appellent régulièrement », indique une directrice d’école. Dans d’autres cas, ce sont seulement les enseignants qui font le lien.
« Il faut avoir confiance dans la capacité d’apprentissage des enfants »
La question de savoir si les apprentissages doivent se poursuivre ou s’il s’agit seulement de garder un lien et d’essayer de maintenir le niveau, n’est donc pas anodine. Le gouvernement n’a cependant pas donné de directive claire et les positions varient selon les inspections académiques. « Si on poursuit le programme, on perd la moitié de la classe ! », souligne Alexandre. « Chez nous, les consignes de l’inspection académique sont claires : il faut maintenir le lien avec les familles, éviter la rupture, plutôt que d’entamer de nouveaux apprentissages », indique une enseignante de Marseille.
Une maîtresse de CP explique cependant que « les CP font un son par jour. Je ne peux pas réviser, leur faire répéter toujours les mêmes sons, je suis obligée d’avancer. Alors ça va dépendre de l’implication des parents, et c’est leur donner beaucoup de responsabilité ! Mais comme je n’ai pas encore fait les APC (Activités pédagogiques complémentaires) pour les CP, il me reste un volant d’heures. Je pourrai prendre ceux qui en ont besoin pour rattraper. »
Stéphane Bouthors précise qu’apprendre « de nouveaux sons, de nouvelles lettres, selon un déroulement que les enfants connaissent, ce n’est pas totalement nouveau et c’est un exercice cérébral qu’il faut maintenir. Par contre, si on commence quelque chose dont ils n’ont pas l’habitude, on ne pourra pas transmettre à tous les parents, et ça ne se fera pas. Il faut avoir confiance dans la capacité d’apprentissage des enfants. Ils ont une grande plasticité cérébrale. Ce que l’on n’aura pas fait, les collègues en tiendront compte l’année prochaine. Ce qu’il faut, c’est maintenir la disponibilité pour l’école. »
Reste à savoir quand celle-ci reprendra. « Quand on se retrouvera avec les enfants, je le vois comme une fête, dit Alexandre. On verra quelle chance on a d’être ensemble ! »
Lisa Giachino