En moins de 10 ans, le coton transgénique s’est imposé en Inde. Mais depuis peu, les surfaces concernées diminuent.
De plus en plus de cultivateurs préfèrent revenir aux variétés conventionnelles ou indigènes. Les Indiens cultivent du coton depuis la nuit des temps, mais la production massive pour l’exportation a vraiment commencé avec les comptoirs français et anglais…
Et a explosé avec la mise en place de la Révolution verte.
Cette culture nécessite de nombreuses pulvérisations d’insecticides, ce qui engendre une pollution importante des sols, des problèmes sanitaires pour les petits producteurs et une pénibilité du fait d’une faible mécanisation de la paysannerie indienne.
En 2002, le pays a vu débarqué le coton transgénique.
Mahyco, une entreprise indienne, s’est associée avec Monsanto pour créer la joint-venture Mahyco Monsanto Biotech, chargée de vendre des semences de coton, génétiquement modifié pour produire son propre insecticide contre certains parasites (coton Bt Bollgard).
A grand renfort de publicités(1), ce dernier a été présenté comme une révolution écologique et sociale puisque comme le cotonnier produit lui-même son insecticide, plus besoin d’en pulvériser
Les cotonculteurs, désespérés et endettés, ont voulu croire à cette «révolution», et le coton Bt a pu, dans une certaine mesure, faciliter les pratiques.
Mais pas totalement…
Monsanto a alors mis au point un nouveau coton Bt, le BollGard II, qui produit cette fois ci deux protéines insecticides. Les cotonculteurs ont à nouveau voulu y croire, et ont donc acheté ces nouvelles semences, bien entendu plus chères.
Là encore, l’efficacité n’était que partielle. Les paysans devaient malgré tout continuer à pulvériser des insecticides contre d’autres parasites, notamment ceux qui avaient pris la place laissée vacante !
Les surfaces emblavées avec du coton Bt ont augmenté très rapidement.
En 2010, elles représentaient 90 % du coton cultivé en Inde. Mais l’année dernière, pour la première fois, la courbe s’est inversée, des cotonculteurs préférant revenir aux variétés conventionnelles ou indigènes (le coton Desi).
Ce changement s’inscrira-t-il dans la durée ? L’arrivée d’un BollGard III, accompagnée d’une publicité agressive et massive, permettra-t-elle à Mahyco de remonter la pente ?
Inf’OGM
Vous retrouverez désormais chaque mois, la rubrique de l’association Inf’OGM, qui propose une information et une veille citoyenne sur les risques liés
1 –
Sommaire du numéro 118 – Avril :
- EDITO : La bataille de l’information
- Multinationales : Le devoir de vigilance dans la loi
- Le courrier : Les concombres
- Grenoble : Un premier potager sur les toits
- Portrait : Ayah, 17 ans, « ingouvernable »
- Documentaire : Irrintzina, l’art de la lutte
- Infographie : La carte des plantes transgéniques
- La Lorgnette : Cœurs de pierre… tendre
- Italie : Le village aux réfugiés
- Forum
- Mots fléchés
- Fiches pratiques : Gemmothérapie – Randonner malin
- OGM : La contre-attaque