Les manifestations de soutien à la Palestine liées aux bombardements de Gaza par Israël, se colorent de chansons. Certaines ont été composées récemment, d’autres accompagnent les cortèges depuis longtemps déjà. Celle d’un groupe suédois des années 70, Kofia, a fait du bruit. Composée par le poète palestinien George Tahari exilé à Göteborg en 1967, elle a été reprise en choeur par une foule en Espagne, chantant son refrain : « Leve Palestina, krossa sionismen » (« Vive la Palestine, écrasez le sionisme »).
Certaines autres pourraient redevenir d’actualité, comme « The boycott song », sur l’air de « Bye bye love », de Felice et Boudleaux Bryant, réécrite en soutien à la campagne de boycott économique, culturel, sportif et universitaire, lancée en 2005 par la société civile palestinienne*.
Relevons enfin « Là » (« Non » en arabe). Les paroles sont du poète palestinien Mahmoud Darwich. Elles ont été mises en musique et interprétées par le compositeur, chanteur et oudiste libanais Marcel Khalifé. Puis plus récemment par le Diaspora Trio, un groupe chilien qui réinterprète les musiques arabes de la diaspora palestinienne et syrienne. Ode à la Palestine, cri de révolte, les paroles se passent de commentaire. Pour éviter une transcription phonétique hasardeuse, les voici en français.
Lucie Aubin
Quelle version écouter ?
Sur l’internet mondial, la version de Marcel Khalife se trouve ici.
Quant à celle du Diaspora Trio, la voici.
Peu de versions chorales existent encore en ligne. Si vous en connaissez, n’hésitez pas à nous les envoyer.
Les paroles :
Voici une version phonétique, proposée par la chorale des Glottes rebelles :
La, la, la, la, la, la, la, la, la (x6)
Houa tha saouti minal ardissamraï atine, atine, atine
Mine jabalil atiabi atine
Mine hakli mine shamsi
Mine hakli mine shamsi
Mine alami shâbi atine
Mine a-ala-a-mi-i shâbi atine
La, la, la, la, la, la, la, la, la (x6)
Tallaka saoutil anine
Tallaka kalbil hanine
x2
Oua jitou talka oua jitou safâa
Likoulli damirine hatine
x2
Taraktoul nejma taraktoul ah
Taraktoul nal ramal haïr
x2
Oua jitou-ou asifou ma fi sadri
Jitou sarkhata tha-a-a-aïr
Oua ji-itou-ou sa-arkhata thaïr
La, la, la, la, la, la, la, la, la (x6)
Houa tha saouti minal ardhissamraï atine, atine, atine
Mine jabalil atiabi atine
Mine hakli mine shamsi
Mine hakli mine shamsi
Mine alami shâbi atine
Mine a-ala-a-mi-i shâbi atine
La traduction du poème en français :
Voici ma voix, venue de la terre brune, de la montagne d’Attiah, de mon champ de soleil, des souffrances de mon peuple. Elle a quitté les râles et la nostalgie, je suis devenu coup de feu, gifle.
Pour toutes les consciences endormies, j’ai abandonné l’étoile, la douleur, la mélodie perdue et je suis venu pour souffler ce qui est dans ma poitrine.
Et je suis devenu le cri d’un révolutionnaire.*
* Traduction Tue-Tête, Petit kilo de chansons belles et rebelles, printemps 2022