Appelé Galline felici – « les poules heureuses » en français -, le consorzio* ne porte pas tout à fait le nom de ce qu’il vend : principalement des agrumes.
La métaphore a été inspirée par les poules réformées et recueillies dans sa ferme par Roberto Li Calzi, « l’étincelle » du projet. D’abord timides face à l’extérieur, les gallinacés ont pris goût au plein air et à la liberté. Quant aux membres du consorzio, un peu comme ces poules, il se sont sentis heureux une fois libérés du « marché inhumain » et du système agricole productiviste.
Révolution de l’agrume
En 2002, ne trouvant plus de débouchés viables, Roberto a vendu sa production à des groupes d’achats solidaires (Gas) en Italie, prêts à acheter ses agrumes à un prix décent. Pour Roberto c’est le début de la « petite révolution gentille », une révolution par l’agrume qui sort les paysans d’une logique écrasante. L’année suivante, pour répondre à la demande, Roberto s’entoure d’autres producteurs et en 2008, le groupe s’officialise en consorzio*. Depuis 2014, il loue un entrepôt commun pour gérer les commandes devenues des palettes entières d’agrumes, d’amandes, d’huile d’olive, de confitures… Les Gas, eux, ont continué à se multiplier jusqu’en Autriche, Allemagne, France, Belgique…
Liens et lenteur
Les Galline felici ont à cœur de travailler dans le respect des gens et de la terre. Conscients d’être eux-mêmes parfois « contaminés » par des logiques productivistes, ils et elles cherchent « pas à pas, à s’améliorer, convaincus que le bien individuel n’est pas en compétition avec le bien collectif ». Le conseil d’administration se réunit une fois par semaine. Comme le précise Céline, récemment salariée : « On préfère être lent mais trouver les bonnes solutions, quitte à faire un pas en arrière de temps en temps. »
Photo : L’entrepôt des Galline felici se trouve près de Catane.
© Céline alcala