Pour lutter contre les effets désastreux de la malbouffe, une province du Vanuatu a décidé de profiter du tourisme. Afin de relancer sa filière agricole et ainsi nourrir, à l’horizon 2020, 100 % des habitants avec des aliments bio et locaux.
La province de Torba – un petit archipel de 13 îles du Vanuatu – a pris une décision radicale. Nourrir l’ensemble de sa population avec des produits bio et locaux à l’horizon 2020.
Ce projet répond d’abord à une préoccupation d’ordre sanitaire. Dans cette région du Pacifique, en effet, un quart de la population est diabétique. Et plus de 50 % des adultes sont atteints d’obésité.
Or, ces problèmes de santé s’expliquent par l’évolution très rapide et très marquée du régime alimentaire des habitants.
En une poignée de décennies, ceux-ci sont passés d’une nutrition traditionnelle composée essentiellement de poisson, de racines, de légumes et de fruits, à de la nourriture « moderne » avec ses sodas, ses aliments gras et sucrés importés.
Torba est peut-être la province du Vanuatu qui s’est le mieux protégée de cette évolution. Mais, au cours des dernières années, les importations de nourriture ont été de plus en plus importantes.
Or les chefs locaux ont constaté chez leurs voisins les effets destructeurs de cette nourriture venue de l’étranger.
Luc Dini, le chef du conseil touristique local qui porte ce projet. Et ainsi expliqué que ce programme était destiné à lutter contre développement des « maladies associées à la malbouffe occidentale ».
À terme, toute importation de nourriture sera donc proscrite.
Mais dans un premier temps, la mesure ne s’appliquera qu’aux bungalows touristiques. Cette décision quelque peu surprenante a pour but de faire démarrer le programme tout en facilitant le développement de l’agriculture locale.
Cette dernière qui doit se reconstruire afin de pouvoir nourrir, d’ici quelques années, les 10 000 personnes vivant sur l’archipel.
De nombreux emplois devraient ainsi voir le jour grâce à dynamisation de la filière agricole.
Aujourd’hui en partie laissée à l’abandon au profit des importations.
Il est facile de faire bouillir des nouilles ou du riz, mais ils n’ont presque aucune valeur nutritionnelle, a expliqué Luc Dini.
Et il n’y a aucun besoin de manger la nourriture importée quand nous avons tant de nourriture locale que l’on peut cultiver organiquement dans nos îles.
NB (avec un article du Gardian publié par Courrier International)
Au sommaire du numéro 117 – Mars 2017
- ÉDITO : L’austérité tue
- Le courrier : Les concombres
- Arbres : à l’ombre des géants
- ENTRETIEN : Le nouveau scénario Négawatt
- Documentaire : Le côté obscur du fret maritime
- Infographie : désintox à la langue de bois
- ACTUS : Bure – CETA – Cédric Herrou
- LA LORGNETTE : Des éleveurs laitiers indépendants – La démographie contre l’écologie ?
- FORUM : MALADIE DE LYME – ÉLECTROSENSIBILITÉ
- FICHE PRATIQUE : LES P’TITES BOÎTES / MAÏS PAYSAN