Dans le Finistère, une épicerie qui reliera directement les producteurs locaux aux consommateurs ouvrira ses portes d’ici l’été.
Ce qui n’est encore qu’un hangar sera bientôt une épicerie, dans le centre de Pleyber-Christ (Finistère). Le temps pour l’association Elocop – épicerie locale et collaborative de Pleyber – d’organiser quelques chantiers participatifs, dont le premier devait se tenir samedi 25 février, avec pour objectif de débarrasser et nettoyer le lieu.
Quelques jours plus tôt, Anouk, unique salariée de la structure, ne se faisait aucun souci quant à la participation : « les gens veulent ce magasin. On a plus peur qu’il y ait trop de monde que pas assez… »
De nombreux habitants de Pleyber-Christ et de ses environs sont déjà investis dans l’aventure. Depuis plus d’un an, ceux-ci peuvent passer commande en allant sur le site internet de l’association puis venir chercher leurs victuailles au local, chaque vendredi. Ils sont quelque 400 inscrits.
Pas mal, dans un village de 3000 habitants…
Au départ, il y a une rencontre entre le maire qui refusait de laisser mourir son centre-ville, et de jeunes agriculteurs qui souhaitaient vendre leur production en direct, sans intermédiaire. Ils étaient quatre, tous en bio.
Aujourd’hui, ils sont vingt-deux.
« Il y a aussi bien des producteurs que des transformateurs, détaille Anouk.
Nous sommes très ouverts, à condition qu’ils répondent à la charte de l’association. »
Cette charte interdit par exemple les OGM et prône une agriculture durable, mais pas forcément bio.
«Nous ne sommes pas des élitistes-extrémistes !
On estime qu’on peut faire des légumes de qualité sans forcément être en bio.
Et ce choix s’est par ailleurs révélé intéressant car ça a créé des discussions sur les différents modes d’agriculture. »
Des produits de qualité à un prix abordable
L’épicerie devrait ouvrir à la fin du printemps dans le centre du bourg. Ce sera une nouvelle étape pour les clients comme pour les producteurs. Car ici, chacun est invité à s’investir dans la vie et l’évolution du lieu.
Les producteurs qui ne peuvent pas donner de leur temps doivent laisser une marge légèrement plus importante que ceux qui viennent prêter main forte quelques heures par semaine.
Quant aux consommateurs, ils sont, comme les producteurs, représentés dans le conseil d’administration et peuvent donc peser sur les orientations de l’association. L’épicerie sera aussi coopérative et locavore que possible.
La plupart des produits proposés (fruits, légumes, viande, produits laitiers, glaces, pâtes, etc.) sont récoltés ou fabriqués dans un rayon de 50 km autour de Pleyber.
« Lorsque des produits ne sont pas disponibles en local, on les cherche en France.
Et pour le thé, par exemple, puisqu’on est obligés de l’importer, on choisit du commerce équitable. »
Mais certaines pratiques n’auront jamais cours au sein d’Elocop :
« Quoi qu’il arrive, c’est clair que nous ne vendrons jamais de Nutella ni de tomates en hiver… »
Ce petit commerce permettra aux habitants qui le souhaitent – et ils sont apparemment nombreux – de se passer plus facilement du supermarché installé en périphérie du village. Son objectif est également de permettre aux habitants de se nourrir sainement, mais à un prix abordable. En effet, les charges pesant sur l’association concernent principalement le loyer du local et le salaire de la salariée.
Pas de franchise, donc, ni d’actionnaires à rémunérer.
Nicolas Bérard
Sommaire du numéro 117 – Mars :
- ÉDITO : L’austérité tue
- Le courrier : Les concombres
- Arbres : A l’ombre des géants
- ENTRETIEN : Le nouveau scénario Négawatt
- Documentaire : Le côté obscur du fret maritime
- Infographie : Désintox à la langue de bois
- ACTUS : Bure – CETA – Cédric Herrou
- LA LORGNETTE : Des éleveurs laitiers indépendants – La démographie contre l’écologie ?
- FORUM : MALADIE DE LYME – ÉLECTROSENSIBILITÉ
- FICHE PRATIQUE : LES P’TITES BOÎTES / MAÏS PAYSAN