« Synonyme : ultras.
Peuvent être employés : voyous, brutes, vandales, truands, bandits, sauvages, nuisibles, provocateurs, violents, délinquants, radicaux, anarchistes, complotistes, extrêmes.
À éviter : vilains, méchants, affreux, cannibales, monstres, bêtes.
À proscrire : militants, activistes, autonomes, anticapitalistes.
Antonyme : forces de l’ordre.
Peuvent être employés : devantures, pare-brise, mobilier urbain.
À éviter : cow-boys de la Bac, tir dans le tas, violences policières.
À proscrire : capitalisme, libéralisme, néolibéralisme, ultralibéralisme, extrême libéralisme.
Les casseurs sont des radicaux radicalisés. Ces extrêmes ravagent, pillent et brûlent tout sur leur passage. Reconnaissables à leurs vêtements sombres et leurs cagoules sales, les casseurs sont une insulte à l’élégance. Ils sont la lie de la société.
Les casseurs se tiennent à l’affût.
S’il y a encore une chose à casser, les casseurs ne sont pas loin, prêts à la casser. Un instant d’inattention des forces de l’ordre et c’est par centaines qu’ils surgissent, casqués et armés, déversant leur violence inouïe sur le mobilier urbain, les automobiles et les agences bancaires, semant la terreur dans la population. Les casseurs ont ensuite le front d’affirmer qu’ils s’en prennent aux panneaux publicitaires, aux voitures de luxe, aux entreprises multinationales et aux institutions financières connues pour leur implantation dans les paradis fiscaux. Ils n’ont pas le courage d’assumer leurs actes. Ils sont odieux, lâches et stupides.
Les casseurs cassent les pieds.
L’arme favorite des casseurs reste le pavé, arme improvisée révélant l’ampleur de leur organisation souterraine. En 1789, 1830 et 1848, déjà, des casseurs tenaient le haut du pavé. Les forces de l’ordre, placées sous la gouvernance d’un État laxiste et faible, ne purent qu’assister à la fin de l’ordre naturel des choses.
Les casseurs sont des délinquants comme les autres. Pour contrer les casseurs et leurs provocations aveugles, les forces de l’ordre appliquent avec courage une doctrine éprouvée. Celle-ci implique le matraquage des personnes âgées, l’usage de gaz lacrymogènes sur les passants et le tir de balles de défense en direction des photojournalistes. Œil pour œil, dent pour dent, telle est la doctrine du maintien de l’ordre. Un travail de pédagogie adapté ainsi qu’une riposte proportionnée à la menace des casseurs.
Les casseurs donnent le mauvais exemple, c’est pourquoi leurs condamnations doivent être fermes et exemplaires. »
Extrait de Jérémy Guillon, Parfait lexique du perroquet médiatique, éd. Libre et solidaire, 2022.
Cet article est à lire dans le numéro 185, juin 2023. L’âge de faire ne vit que grâce à ses lecteurs et lectrices. Pour s’abonner ou acheter au numéro, rdv sur notre boutique en ligne :